Erasmus fête ses 30 ans cette année. Le succès du programme ne se dément pas. La commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, désire même l’étendre. Et elle propose d’augmenter son budget de 400 millions d’euros sur 3 ans. Article réservé aux abonnés Journaliste au service Monde Publié le 26/01/2017 à 1746 Temps de lecture 3 min La Commission européenne le sait, le programme Erasmus est sa meilleure vitrine. Depuis trente ans, il a permis à neuf millions de participants de vivre une expérience à l’étranger. Une vraie success story », pour la Belge Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires sociales. Outre l’expérience humaine qu’Erasmus promet, ces séjours à l’étranger dopent également les CV. Ces jeunes ont appris à s’intégrer dans un milieu totalement nouveau où les gens ne parlent pas leur langue, explique la commissaire. Selon elle, un ancien étudiant Erasmus a deux fois plus de chances de trouver un travail dans la première année après son diplôme qu’une personne qui n’en a pas fait. Cet article est réservé aux abonnés Avec cette offre, profitez de L’accès illimité à tous les articles, dossiers et reportages de la rédaction Le journal en version numérique Un confort de lecture avec publicité limitée Le fil info La Une Tous Voir tout le Fil info Aussi en Opinions Carte blanche Que fait l’école pour les soi-disant digital natives»? Ils ont beau jongler avec les jeux vidéo ou les réseaux sociaux, les 16-20 ans n’ont pourtant pas plus voire moins d’agilité numérique spécifique dans l’e-citoyenneté que la génération guichet papier ». En 2019, Eurostat plaçait la Belgique dans les pays ayant la plus grande part d’illectronisme » chez les 16-29 ans. L’urgence a-t-elle pour autant été entendue ? Il est permis d’en douter » estiment les co-signataires de cette carte blanche. Édito Rentrée scolaire mettre le Pacte au service d’une génération en reconstruction Par Eric Burgraff Édito Une rentrée politique responsable face au chaos du monde, SVP Par Béatrice Delvaux Chronique Les succès du féminin de {successeur} Par Anne Catherine Simon Chronique Sanna Marin, les écoliers et le Falstaff les gagnants et les perdants de la semaine Par Eric Deffet Voir plus d'articles Allez au-delà de l'actualité Découvrez tous les changements Découvrir À la Une Une camionnette fonce sur une terrasse à Bruxelles un désastre frôlé de quelques centimètres Par Arthur Sente et Louis Colart Rentrée syndicale une première action organisée le 21 septembre à Bruxelles, une grève générale en novembre D1A le Sporting de Charleroi subit sa troisième défaite de la saison face au Club de Bruges 1-3 Décodage Supermarchés pourquoi les négociations de prix entre producteurs et distributeurs virent au casse-tête Par Julien Bosseler Vente de VOO les communes pourront toucher une part du magot sans être taxées Par Xavier Counasse Le FBI déclassifie partiellement le mémo à l’origine de la fouille chez Donald Trump, à Mar-a-lago Par Maurin Picard références Herstal mise sur l'insertion socioprofessionnelle et la participation citoyenne IT une success story au féminin L'alternance affiche des taux d'insertion élevés Voir les articles de références références Tous les jobs
Aquoi sert l'art? Pour moi il sert à donner des émotions, à pousser à la réflexion. D'ailleurs sous les dictatures ce sont la presse et les artistes qu'ils mettent en prison, c'est qu'elles sert donc à quelques chose! Et je crois même qu'elle peut changer le monde, d'une certaine façon. Car le monde est perçu individuellement, et si Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre. L'art et le réel[modifier modifier le wikicode] La définition du beau que nous avons tenté de donner n’est pas suffisante pour comprendre ce qu'est l'art. On peut se rendre compte que l'art a pour but d'exprimer quelque chose, mais quoi et comment ? Platon, dans La République Livre X, étudie le rapport entre art et réalité. Sa thèse consistera à dire alors que l'art n'exprime rien de vrai, ne signifie rien de profond l'art, en fait, ne produit que des illusions. Afin de le montrer, il va opposer l'imitation artistique et l'efficacité technique de l'artisanat. Que doit faire un menuisier qui veut fabriquer un lit ? Il doit par la pensée se référer à ce que Platon nomme l’idée de lit, c'est-à -dire considérer un schéma de fabrication. Or, il existe le même rapport entre le cercle dessiné et sa définition qu'entre le lit fabriqué et l’idée de lit. Dans les deux cas, il y a matérialisation imparfaite d'un idéal. Le lit fabriqué par l'artisan ne fait que ressembler au lit idéal unique, l’idée du lit. Pour Platon, il existe trois degrés dans la production. Puisque les idées renvoient à l'essence même des choses, leur nature, le monde sensible ne peut être que le reflet du monde des idées. Tous les cercles dessinés par exemple ne sont que les apparences sensibles d'une même réalité, à savoir le cercle réel, le cercle qui est vraiment un cercle, l’idée du cercle. Par conséquent, si les idées représentent la réalité elle-même, seul Dieu peut les produire. L'artisan est celui qui matérialisera certaines de ces idées. Il ne produira pas le lit "qui est lui-même ce qu'est le lit", mais seulement un objet singulier et sensible qui ressemble à ce qu'est le lit par nature. Enfin, nous trouvons l'artiste. Il ne se réfère pas aux idées pour produire ses objets, à ce que sont véritablement les choses. Alors que Dieu est l'artisan de l'être, le menuisier est l'artisan de quelque chose qui ressemble à l'être, l'artiste se contente de l'apparence. On ne peut pas par exemple dire que l'artiste produit un lit sur sa toile parce que ce lit n'a aucune réalité. Dieu et le menuisier sont des artisans, l'artiste n'est qu'un "imitateur". L'art est au troisième degré, le plus éloigné de la réalité, de l'être. Il imite non pas l'être mais reproduit les apparences des objets sensibles. Dans son texte du Gorgias, Platon distingue les différents arts qui ne produisent qu'une apparence trompeuse et les savoirs qu’il considère comme véritables la médecine, la gymnastique... s'opposant à la cuisine, la rhétorique... Ce qu’il critique dans l'art, c’est la tromperie, effectuée en donnant l’apparence du vrai. De même que la rhétorique imite l’apparence de la vérité en fabricant de beaux discours, de même l'artiste imite l’apparence de la réalité en produisant ses œuvres. Platon donne une comparaison surprenante l'artiste est comparable à quelqu’un qui promène un miroir "en tous sens" ce qu’il produit n'est qu'un reflet sans consistance, une apparence doublement éloignée de l'être. C'est pourquoi il fait la critique d'une tendance relativiste d'un art grec qui déjà à l'époque tenait compte davantage du point de vue du spectateur que de la réalité elle-même. Comme l'illustre le célèbre exemple du concours de sculpture remporté par Phidias, l'art est un jeu sur les apparences qui nous plonge dans l'illusion. Cependant, peut-on se contenter de dire que l'art n'est qu'une imitation des apparences ? N'est-il qu’illusion ? N'est-il pas au contraire une manière d'approcher le réel ? L'art comme langage[modifier modifier le wikicode] Platon oublie peut-être que l'art, même celui qui reproduit, qui imite au plus près la réalité par exemple, le réalisme des natures mortes, exprime quelque chose. L'œuvre de l'artiste n’est pas une simple copie mais reste une expression artistique d'un côté, l'artiste s'exprime à travers son œuvre, mais le spectateur attend aussi d'une œuvre qu'elle "s'exprime" à lui. L'illustration est l’expression "cela me parle". Nous pouvons dire alors que l'art est un langage symbolique. Considérons un artiste et son œuvre, par exemple Van Gogh "Au lieu de rendre exactement ce que j’ai devant les yeux, je me sers de la couleur le plus arbitrairement pour m'exprimer plus fortement... Je voudrais faire le portrait d'un ami artiste qui rêve de grands rêves, qui travaille comme le rossignol chante... Cet homme sera blond. Je voudrais mettre dans le tableau mon appréciation, mon amour que j’ai pour lui...Derrière la tête, au lieu de peindre le mur banal du mesquin appartement, je peins l'infini, je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tête blonde éclairée sur ce fond bleu riche, obtient un effet mystérieux comme l'étoile dans l'azur profond." À Théo, août 1888 On peut donc dire que l'artiste s'exprime à travers un langage symbolique de couleurs, de sons, de mouvements... Dans le café de nuit, le jeu des couleurs jaune sale, rouge brutal... tend à donner l'impression d'un univers souillé, d'une déchirure morale; le jeu des formes personnages aplatis, rapetissés, semblables à des spectres, espace déformé fait sentir, revivre l'irréalité de cet univers, l'impression d'ivresse et de vertige. "Dans mon tableau le café de nuit, j’ai cherché à exprimer que le café est un endroit où l’on peut se ruiner, devenir fou, commettre des crimes" À Théo, septembre 1888. Au delà de la copie et grâce à l'art, l'artiste révèle un monde, le rend plus dense, l'immortalise ce tableau est l’expression artistique du monde prolétaire de la fin du XIXe siècle. Van Gogh a lu Zola. Et puisque l’on peut comparer une œuvre d'art à un texte la matérialité et les formes de l'œuvre sont comme le vocabulaire et la syntaxe d'un texte. Apprécier une œuvre, veut dire savoir lire, l'interpréter. Plus précisément l'art est vécu comme un langage à l'imagination, par le moyen des symboles. L'art peut donc être considéré comme une grande métaphore. Cicéron disait qu'un poème est une peinture loquace et la peinture un poème muet. Comme les métaphores des poèmes, l'art en général stimule l'imagination et l'entendement. Il n'explique rien et ne parle pas explicitement, mais il suggère des interprétations, évoque des images il inspire et remplis l'être humain d'idées neuves, de sentiments nouveaux. On comprend alors pourquoi une œuvre trop réaliste ne procure aucune émotion esthétique. Quand tout est apparent, clair, explicite, d'un réalisme extrême, là où il n'y a qu’à regarder, quand tout est apparent, quand tout n'est qu'apparence, notre imagination n’est pas stimulée, tout n'est qu'affaire de sensation. Proust dans À la recherche du temps perdu que les habitués appellent simplement "La Recherche", explique et analyse dans le second tome À l'ombre des jeunes filles en fleurs la déception qu’il éprouve devant la cathédrale de Balbec. Il ne ressentait aucune émotion artistique car il ne voyait devant lui qu'une cathédrale, entre la poste et le bistro. Or, une cathédrale est la reformulation symbolique de l'histoire racontée dans la Bible. Proust voyait donc un objet qui avait perdu sa fonction de signe, cette bâtisse ne lui inspirait rien, ne signifiait rien pour lui. De même que nous sommes limités à ne considérer que la matérialité d'un mot lorsqu'on en ignore le sens, de même Proust était réduit à ne voir qu'une construction en pierre. Le signe était là , mais sans la présence de la signification, le signe ne laissait transparaître aucun sens. Cette déception de Proust correspond donc à un désenchantement, car l'art est essentiellement un pouvoir d'enchantement, d'envoûtement, un pouvoir poétique. La magie dans l'art consiste à transformer des objets en symboles, de telle sorte que des couleurs, des sons, des formes... pourront évoquer des sentiments, des images, des idées. Cela donne, en termes psychologiques, l'art est enchanteur car inspirateur d'interprétations. À travers des choses réelles et matérielles se trouve l'échappatoire à tout ce qui fait la matérialité du réel, la nécessité, la répétition, la banalité. Aussi pouvons nous rapprocher de l'expérience esthétique de celle du rêve. Quels rapports peuvent être établis ? Principalement deux Premièrement, ils peuvent être conçus tous les deux comme un langage au moyen de symboles car l'œuvre d'art, comme le rêve, s'interprète Freud a écrit abondamment sur le sujet. Deuxièmement, le propre du rêve est d’être vécu comme le réel la peur dans un cauchemar est réellement vécue dans ce qui est imaginé en rêve. Il en va de même pour l'art. Ce qui est imaginé lors de l'observation d'une œuvre artistique, c'est-à -dire ce qui est interprété, est cru comme réellement perçu dans l'œuvre. La souffrance dans un tableau de Goya, la puissance de la nature dans un autre tableau de Turner, la paix tranquille d'une campagne ou d'une chaude journée d'été dans la symphonie pastorale de Beethoven... Tous ces sentiments, ces perceptions ne sont pas réelles; elles sont comme dans nos rêves le fruit de notre imagination. Dans les deux cas, ce qui est imaginé est pris pour une perception. Il donc vrai de dire comme Platon que l'art provoque des illusions, mais dans le cas de l'art l'illusion n’est pas synonyme de tromperie. L'illusion de ce qui est vu est paradoxalement ce qui aurait dû être vu. Ces artistes font percevoir dans une illusion toute la profondeur de la réalité. Conclusion[modifier modifier le wikicode] Pour finir cette partie, une définition nouvelle de l'art peut-être extraite de tout ce que qui a été vu précédemment. L'art semble être l'activité humaine qui façonne la matière de telle sorte qu'elle pourra exprimer un sentiment, une idée, et même, ajoute Bergson, un effort, une force. Même si cette définition est illustrée avec l'exemple des grands peintres, il faut la vérifier dans d'autres domaines. Bergson parlait de la grâce, la beauté des gestes, et de l'art qui avait pour objet ce type de beauté, celui de la danse. En observant un danseur expérimenté et/ou doué, apparaît l'impression que le geste même le plus complexe, même le plus inattendu, devient naturel. Ce fait suppose une certaine facilité, voire une liberté quant à l'usage du corps. Comme si le danseur échappait à tout ce qui le caractérise d'habitude sa matérialité, sa raideur, son inertie. Dans le sport, c’est aussi la grâce qui différencie le geste efficace du beau geste cela paraît simple. Dans un spectacle de la grâce, l'imagination participe à la vie d'un corps qui n'est possédé que pendant les rêves, un corps sans inertie, sans pesanteur, sans étendue... Le corps du danseur n’est pas un corps de rêve mais un corps rêvé, car l’idée qu'une volonté a pris le pas sur un corps, qui se fait peu à peu oublier, se fait sentir. L'esprit prend corps ou la matière s'anime. À ce moment, la danse devient expression, l'esprit dévoile ce qu’il contient à travers le corps. L'art est donc bien l’expression du spirituel. Kant a montré les contradictions de la beauté, et même en tentant de la définir autrement, une nature paradoxale de la beauté est toujours présente. L'art est l'activité qui se sert de la matière pour la dépasser, qui façonne des objets sensibles pour nous détacher des simples apparences sensibles. La beauté est donc un sentiment résultant du fait que l’on voit au travers de la matérialité de l’objet d'art quelque chose d'ordre spirituel. Un visage humain aux traits parfaits, possédant un joli teint est sûrement agréable à regarder, mais il n'est que cela s'il n'exprime rien. Le beau visage est celui qui reflète l'âme, transparaître une profondeur, une intériorité, bref, qui est de l’ordre du spirituel. Comparable à un signe, il sera trouvé beau lorsqu’il tendra à se faire oublier, à faire oublier sa matérialité.Aumoins cette candidature aura servi à quelque chose Le retour de Manuel Valls sur la Lire la suite. Catégories Fun , Musique Étiquettes Alizee, Barcelone, Lolita, Manuel Valls. Cette professeure et ses élèves font une entrée très remarquée à l’école en dansant sur Thriller. 28 mai 2021 par malala. Cette professeure et ses élèves décident de danser en reprenant la
L'analyse du professeur Lorsque Marcel Duchamp installe un urinoir au milieu d’une salle de musée, non seulement il serait absurde d’essayer d’aller uriner à l’intérieur, mais en outre il semble indiquer et revendiquer l’inutilité de son oeuvre. Pourtant, cette oeuvre est devenue célébrissime au-delà de son usage possible. Sa gratuité fait qu’elle n’est pas utile, mais la façon dont elle nous interroge est d’une utilité insondable. En effet, Duchamp signifie par là que nous ne regardons les choses avec un regard toujours déjà utilitariste, intéressé et inattentif à ce qu’elles sont. En ce sens, la question de l’utilité de l’art est récurrente, dans la mesure où nous supposons implicitement que toute activité n’est pas à elle-même sa propre fin mais sert à autre chose de la même façon que la médecine sert à soigner, soigner sert à être en bonne santé, être en bonne santé sert à bien vivre, bien vivre à être heureux etc.. Or, l’oeuvre d’art, comme chose destinée à être vue, à se montrer, semble se définir par une forme de gratuité esthétique l’affranchissant de toute utilité directe dans son rapport aux autres activités humaines. Il semble pourtant, par ailleurs, que le fait de contempler une oeuvre d’art procure des sensations, des idées, des impressions qui, si elles ne sont pas quantifiables très directement en termes d’utilité matérielle, sont pourtant importantes aux yeux des hommes. Tout le problème sera donc de montrer que le critère de l’utilité est, rapporté à l’art, ambigu. Nous nous attacherons tout d’abord à montrer que l’art est un savoir-faire qui possède techniquement une utilité propre. Ce constat strictement factuel nous conduira ensuite à remarquer qu’une oeuvre d’art n’est jamais dissociable du regard de celui qui la contemple. À cet égard l’oeuvre véhicule un message utile à celui qui veut bien l’entendre parce qu’elle donne à voir. Enfin, au-delà de son contenu, nous essaierons de saisir qu’une oeuvre d’art fait réfléchir et ne peut être soumise à une stricte perspective utilitariste. ...
Alors oui, l'art nous sert de moyen de nous échapper, de rester sains dans un monde devenu fou. Et l'art améliore aussi notre vie quotidienne en créent un environnement qui nous parle, nous rassure, nous entoure de beauté dans des formes et des couleurs qui nous touchent. Et sur un niveau plus pratique, dans la salle de conférence un 1En tant que dérivé du jeu, l’humour, tout comme l’art, intégrerait les principes opposés de plaisir et de réalité, les espaces intrapsychiques et interpsychiques, les instances du conscient et de l’inconscient... Une analyse qui s’alimente autant des textes psychanalytiques » que de l’abondante littérature critique concernant les courants et tendances de l’art contemporain. 2Humour et art sont deux phénomènes énigmatiques, en ce qu’ils opposent une résistance à toute analyse et qu’ils risquent de perdre leur attrait une fois mis à nu par une explication. Un tableau de Ben Vautier l’illustre une boîte noire avec l’écriture Boîte mystère à l’instant où elle sera ouverte elle perdra toute valeur esthétique. » 3Mais la pulsion épistémophilique défie cette mise en garde elle nous pousse à ouvrir la boîte noire en sachant qu’on n’y parviendra jamais complètement. 4Je me limiterai ici à considérer l’art, que notre époque appelle plastique », comme héritier des beaux arts. 5La question de l’humour dans l’art contemporain a pour moi un écho personnel. Si je m’interroge sur ce qui me pousse à me rendre aux expositions d’art contemporain, je réponds d’abord que j’y cherche une distraction. Je cherche à être amusée, surprise, pour ressortir avec un bénéfique chamboulement dans les idées capable de relancer ma curiosité pour les réalités du monde, de l’époque à venir, de la condition humaine. Bref, je cherche une remise en cause des idées reçues, qui s’accompagne de plaisir, même si parfois elle entraîne un certain effroi. En somme, tout le contraire de l’ennui de mon enfance lors des visites si répétitives aux musées et églises de l’Italie catholique. Dans ces lieux gardiens d’art ancien, éminemment sérieux, les objets, telles les reliques sacrées, m’apparaissaient poussiéreux, immuables, sévères, mélancoliques. Dans mes souvenirs, ces temples qui conservent l’art sont des contextes où l’humour et le rire sont proscrits. Que les salles de musée exposent aujourd’hui des œuvres si désacralisantes a pour moi le goût délicieux du blasphème leur fréquentation me procure le plaisir de la transgression. De plus, en tant que public, je m’offre le confort d’une transgression sans risque le statut officiel du musée d’art contemporain, leur appartenance au monde culturel, permettent au visiteur de se sentir quelque peu appartenir à ce monde. Donc cela me procure en prime une satisfaction de nature narcissique. 6En tant que sujet contemporain, je me sens parfois à la merci d’importants changements de notre époque en perpétuelle évolution, en perpétuelle crise de valeurs, sans certitudes auxquelles s’accrocher. Le spectacle de l’art contemporain m’offre alors une mise en perspective de ces angoisses, d’une autre nature que celle que l’on peut atteindre par une démarche purement rationnelle. Il ouvre des perspectives inédites par la mise en relation d’éléments a priori distincts qui aboutissent à un nouvel objet original. Il consent un sentiment de légèreté aussi inattendu sur des sujets graves ou inquiétants. 7Le résumé de ces bénéfices personnels issu de la contemplation de l’art contemporain correspond aux bénéfices de l’humour tels que S. Freud et quelques autres de ses successeurs les ont décrits. La remise en cause des pensées reçues voire le plaisir de la transgression proviennent de l’émergence soudaine de contenus pulsionnels dans un contexte secondarisé ; le ressenti de légèreté face à la gravité de la réalité extérieure correspond au rôle consolateur de l’instance parentale intériorisée qui montre au moi-enfant le côté risible de ses peurs. L’humour fonctionne comme une défense contre la honte, la dépression, le mécontentement, le dégoût, le désespoir dont l’excellence le rapproche de la sublimation, bien qu’il relève plutôt de l’économie narcissique le moi ne se laisse pas accabler par les calamités de la réalité extérieure. 8Humour et art sont intimement liés dans la théorie psychanalytique. Mais, pour saisir la place que l’humour a prise dans l’expression artistique contemporaine, il faut rappeler que, dans l’histoire de l’art, le comique a été exclu ou marginalisé. Pour les anciens, l’humour était thérapeutique de l’humeur par la voie de la catharsis Hippocrate pensait que dans le rire s’écoulaient les excès de bile, l’humeur noire néfaste à l’organisme entendu comme un ensemble psychosomatique ; ce qui rejoint Aristote dans la théorie de la fonction cathartique d’un spectacle artistique notamment le théâtre. Humour et humeur ont une même origine étymologique que la langue anglaise a conservée. 9Mais, depuis le Moyen Âge, la conception chrétienne du rire a prédominé il était du côté du mal, du satanique. L’art était une affaire sérieuse, puisque liée à la religion, puis aussi aux personnages haut placés dans la politique. Les rares exceptions d’œuvres burlesques étaient considérées à la marge de l’art, en tant que formes mineures la caricature. 10Ce n’est que lorsque l’art se donne une tâche critique des valeurs, de la religion, du pouvoir établi, des institutions y compris celles de l’art lui-même, que les conditions propices à l’utilisation de l’humour apparaissent. L’humour peut dire quelque chose de la réalité dans laquelle nous vivons et reprendre ainsi une position morale tout en restant ludique. 11La liberté de représentation, la recherche de l’abolition des censures, l’ouverture sur l’exploration de toutes les possibilités élèvent l’humour dans ses différentes formes au rang de catégories est présent dans quasiment tous les courants d’art contemporain, aussi divergents les uns des autres. Nous ne choisirons que quelques exemples parmi un nombre continuellement entre art et humour le jeu12Si l’utilisation de l’humour dans l’art ne se trouve légitimée que depuis l’époque moderne, ces deux termes relèvent pourtant du même domaine tout comme la création artistique, naît de la capacité de jouer. La particularité paradoxale du jeu est de faire coexister le principe de plaisir avec le principe de réalité. En tant que dérivés du jeu, l’humour et l’art héritent de lui l’aptitude unificatrice et conciliatrice des opposés. 14Jouer est une première forme de métaphorisation qui permet le passage de l’objet primaire à l’utilisation d’autres objets, cheminement de la symbolisation qui aboutit au langage comme éventuellement à l’expression artistique. Le jeu naît de la nécessité de dépasser une souffrance, et l’enfant acquiert la maîtrise de la situation douloureuse en apprenant par le jeu à se la représenter. Par la progressive mentalisation de l’objet, l’activité du jeu se parachève dans la représentation de choses, puis de mots. La manipulation des représentations de mots a l’avantage de permettre une énorme liberté, dont les rêves, les jeux de mots, sont des exemples. D’autre part, l’activité de jeu peut aussi aboutir au travail artistique, manipulation d’un matériau ou de sa motricité pour concrétiser des représentations les œuvres. 15Dans Les Mots d’esprit et leur rapport avec l’inconscient, S. Freud fait dériver le Witz esprit et mot d’esprit en allemand du jeu enfantin avec les mots qui reposent sur la répétition du semblable, l’assonance, la redécouverte du connu. Condamné par la conscience adulte parce que contraire à la raison, le jeu avec les mots ne peut subsister qu’à condition de trouver un sens, pour répondre aux nouvelles exigences de l’intellect. Pour ne pas renoncer à ce plaisir du non-sens, pour tromper l’instance critique, l’adolescent cherche à faire du sens dans le non-sens. 16S. Freud retrouve les mêmes procédés du travail du rêve déplacement, condensation, figuration, dans ce que l’on a appelé plus tard le travail de l’humour ». L’art plastique aussi peut employer les mêmes procédés comme le rêve, il utilise la plasticité visuelle, comme le Witz celle des mots. 17Art et humour peuvent s’analyser comme un jeu entre un contenu manifeste et un contenu espace interrelationnel18L’espace de jeu correspond à une aire transitionnelle située entre réalité psychique et réalité extérieure. Cet espace du comme si » est l’espace de l’illusion D. W. Winnicott, qui participe de l’espace culturel dont l’art est partie intégrante. 19L’humour et l’art partagent la même collocation psychique dans un entre-deux. Entre deux instances inconscient et conscient, fantasme et réalité. Mais aussi entre deux espaces l’espace intrapsychique et l’espace interpsychique. Car la capacité de jouer comporte des allers-retours entre des contenus subjectifs, inconscients, et une forme communément partageable, secondarisée. 20L’humour comme l’art permet de résoudre aussi l’ambivalence de pulsions, il peut exprimer l’agressivité et garder les liens objectaux ; il garde les investissements narcissiques et objectaux, car, bien que relevant d’un travail essentiellement intrapsychique, il a tout de même besoin d’un public pour être communiqué. 21Humour et œuvre d’art se forment à partir d’un désir inconscient qu’ils réalisent de façon imagée, comme le rêve, le fantasme et le symptôme. Mais, à la différence de ceux-ci, ils s’ouvrent aux autres qui, du coup, pourront partager les bénéfices narcissiques sans avoir dépensé l’énergie nécessaire au travail artistique et-ou au travail de l’humour. 22Le public ainsi transformé en complice des mêmes tendances pulsionnelles exprimées peut, de surcroît, se sentir appartenir au cercle des initiés. À son tour, l’approbation du public fonctionne comme miroir réassurant pour le narcissisme de l’ rire des mêmes choses implique une certaine consonance de fonctionnement psychique. Si elle est absente, le public peut avoir un sentiment d’exclusion, voire de persécution, d’être la victime dont on rit, si l’œuvre lui semble inaccessible. En témoignent ceux qui méprisent l’expression artistique contemporaine parce que, tout en percevant l’existence d’une dimension transgressive et-ou humoristique, elle leur quoi se moque l’art ?23Bien que les prémisses soient présentes dans plusieurs courants artistiques, l’on peut faire remonter au dadaïsme et au ready-made de M. Duchamp le début d’un positionnement humoristique de l’art sur lui-même. 24Un ready-made est un objet désigné comme œuvre par l’artiste et par son public. Ainsi, un urinoir renversé porte pour titre Fontaine. D’abord, l’ensemble surprend, le titre contraste et confère une perspective nouvelle à ce qui est perçu visuellement. Les associations d’idées se portent sur le renversement de situation où le flux de l’urine, eau sale, entre dans le réceptacle de l’urinoir, alors que, de façon opposée mais analogue, l’eau propre jaillit d’une fontaine à laquelle est associé communément le geste de s’abreuver. Fantasme phallique-urétral du petit garçon qui a donné forme à certaines sculptures ornant les fontaines baroques. Mais un renversement analogue dans un autre domaine s’opère ici un objet réputé vulgaire non seulement parce que reproductible, fabriqué en série, mais aussi en raison de sa fonction, est élu au rang d’objet d’art, entrant soudainement dans le royaume du sublime. 25L’effet de surprise a sa fonction dans l’humour pendant un instant, l’œuvre nous sidère, nous restons hésitants. Comprendre l’humour nécessite la suspension de la morale, de la critique intellectuelle. Nous partageons la même mise entre parenthèses de ces catégories avec l’auteur et la satisfaction qui en découle. En même temps, il nous épargne le chemin rationnel que nous aurions dû parcourir pour aller d’une idée à l’autre ou aux autres condensées dans un même mot ou une même se moque de lui-même26La démarche transgressive du ready-made touche à l’image de l’art ouvrant la voie à un ensemble infini d’explorations où la critique de la société est en même temps remise en cause de l’artiste, de son propre courant artistique, de l’art en général. 27Citons l’exemple très connu de P. Manzoni du courant de l’ arte povera », la boîte de conserve Merda d’artista, de 1961. Parodie de l’œuvre d’art idéalisée, avertissement que même une œuvre d’art est destinée à sa finale consomption. Ici, la désublimation de l’art va de pair avec la désillusion de la croyance en sa pérennité. Deux représentations opposées fusionnent l’œuvre et son auteur sont de la merde et ils ne se prennent pas pour de la merde ! L’excrément fétiche qui se vend sur le marché de l’art retrouve son statut inconscient de matière d’échange, d’équivalence symbolique à l’argent, voire à l’or, puisque c’était le cours journalier du métal fin qui a fixé le prix des canettes de trente grammes ! La sexualité anale infantile est mise en scène sans entraves. 28L’œuvre consiste en même temps en la boîte de conserve, avec une étiquette qui la nomme, et en l’idée de ce que cet objet représente. La boîte perd sa valeur une fois ouverte, tout comme la boîte mystère » de Ben. L’artiste B. Bazile qui le fait en 1989 y trouve une autre boîte. 29Cloaca de W. Delvoye en 2000 un engin qui reproduit le système digestif humain. Un ensemble de tuyaux transparents d’allure très hygiénique qui, correctement alimenté, produit six heures plus tard des étrons qui sont mis en vente sous cloche. Plusieurs chefs de la gastronomie française se prêtent au jeu et préparent des plats pour la machine. L’humanisation de la machine montre son revers la mécanisation de l’humain moderne. Instrument à transformer la nourriture en excrément, cette sculpture est une vanitas » de la société de consommation un mécanisme digestif géant, complexe, irréprochablement propre qui ingurgite des quantités de nourriture pour ne produire, in fine, que des déchets commercialisés. Condensation de deux images de l’homme contemporain la machine et l’animal dans sa forme la moins évoluée, telle un gastéropode ! Mais l’art aussi devient, à l’image de l’homme, un immense mécanisme qui produit des excréments à se moque des idoles humour cynique30L’art, aujourd’hui, s’est donné comme l’une des tâches la dénonciation des valeurs de la société, de ses institutions jusqu’à celles de l’art même. 31L’art se moque, démasque, détourne des valeurs qu’il a pourtant officiellement dépassées. Comme une dénégation, il nie l’adhésion à des codes pourtant représentés, montrant d’une part son attachement ambivalent à ceux-ci. De là , son besoin de légitimation du public, sa recherche de complices réconfortant sa position. L’humour sert alors cette connivence. Il s’agit d’humour tendancieux, car l’on aperçoit la percée des pulsions partielles dans ce que les œuvres donnent à voir. 32D’Arsen Salvadov, une photographie couleur Donbass-Chocolat, 1997. Derrière une porte ouverte qui sert de cadre, des mineurs semblent poser pour un ballet. Ils sont nus ou en tutus blancs, sales de suie charbonneuse, au regard sévère et dans des postures fatiguées par le labeur. C’est une citation des clichés qui hantent le peuple russe le ballet classique et la force ouvrière. Le premier féminin, léger, éthéré. La seconde masculine, puissante, musclée. Une image de l’art russe, désuète, candide, contrastant avec une réalité du travail dure et humiliante. La satisfaction sado-anale de salir, rabaisser un tel idéal artistique et de société, pour en démasquer l’hypocrisie. 33À notre époque qui se détache des préceptes catholiques, l’humour dans l’art charnel d’Orlan parodie sainte Thérèse du Bernin, les mots de l’Évangile. Il dénonce aussi la commercialisation de l’art, sous forme de prostitution. 34Beaucoup d’œuvres adoptent une forme humoristique pour dénigrer la société commerciale actuelle avec ses corollaires de gaspillage, mauvaise répartition des richesses et de soucis écologiques. 35Nus de Rémy Le Guilerm, 1994. Devant un mur qui porte la reproduction de La Chute de l’homme et l’expulsion du jardin d’Eden de Michelangelo Buonarroti, un couple aussi nu qu’Adam et Eve pousse un caddie regorgeant de pommes rouges. Ils ont l’air effrayés, comme s’ils avaient peur d’être surpris ou craignaient une catastrophe. La citation du tableau classique évoque le thème judéo-chrétien de la faute originelle. Mais le caddie plein à ras bord de pommes au premier plan contraste avec la pomme » unique, à valeur hautement symbolique, qu’Eve propose à Adam. En un seul regard, l’exagération nous apparaît grotesque, à la mesure de la commercialisation, de la convoitise des humains d’aujourd’hui. Mais, derrière le contexte actuel, nous sommes renvoyés au thème plus universel de l’avidité orale archaïque du bébé jamais rassasié qui guette en nous. L’envie du bon sein généreux de la mère-terre nous pousse à désirer le vider de tout son lait. D’où la crainte d’une rétorsion et l’angoisse d’être détruit ou rejeté par elle. 36Le land art opère dans sa démarche un renversement humoristique le paysage n’entre plus dans le tableau, il devient lui-même tableau », œuvre. 37Un exemple qui ne passe pas inaperçu est celui des empaquetages de monuments de Christo. Paradoxe visuel dans le paysage urbain le monument est caché-montré, effacé-souligné, illustrant la régression à la représentation de choses où le principe de contradiction est inopérant. 38Tandis que, d’habitude, le monument passait inaperçu, son emballage attire le regard, le rendant soudainement plus désirable, comme un cadeau qui invite à le découvrir, comme le corps de l’amant qui invite à le déshabiller. C’est aussi un rappel que même le monument, malgré sa charge d’art et d’histoire, n’est qu’une marchandise emballée, prête à être consommée. Du coup, l’humour touche aussi l’image de l’art et de l’artiste qui cache, emballe les monuments déjà faits, au lieu de les conceptuel pousse la question ouverte par le ready-made jusqu’à ses extrêmes conséquences l’art consiste en l’idée, véhiculée par le discours. Les œuvres finissent par ressembler, à s’y méprendre, à des mots d’esprit, quelques-uns devenus célèbres comme des proverbes. En France, les exemples les plus connus sont ceux de la série de tableaux » de Ben Vautier où la figuration du mot tableau » le représente comme un tableau noir d’école sur lequel apparaissent des parodies de maximes dans une écriture cursive blanche comme à la craie. L’humour joue ici sur le double sens du mot dont l’un est donné à voir par la figuration, comme dans un rêve. Mais l’humour, dans chacun de ses tableaux », réside dans une multiplicité de sens. Citons, par exemple, on est tous ego ». Ici, l’écriture est déviée de son orthographe attendue, laissant apparaître une autre pensée sous-jacente à on est tous égaux ». À la lecture, un seul mot recouvre deux idées différentes, mais qui se renvoient l’une l’autre c’est l’égocentrisme de chacun qui nous rend tous pareils. L’apparence est celle d’un lapsus calami involontaire d’un enfant qui ignorerait l’orthographe. Mais l’esprit naïf révèle une vérité. Ce mot d’esprit faussement inoffensif, selon la catégorie freudienne, déshabille, en réalité, comme le mot à tendance sexuelle et, comme le mot à tendance hostile, il attaque, dévoilant ainsi l’intérêt narcissique qui hante et contredit le principe égalitaire, fondement de notre société dite démocratique ».L’art se moque de la mort l’humour noir39Dans le type d’humour dit noir », le moi lutte contre l’angoisse de castration, dont l’extrême est bien l’angoisse de mort. Le macabre est rabaissé, ridiculisé au profit du narcissisme. 40Du courant Panique » de Pan, dieu de l’amour, de l’humour et de la confusion, Abel Ogier sculpte l’ Homme béquille » un homme cul de jatte, nu, se servant de béquilles qui sont en fait ses jambes. 41Comme une image de rêve, l’humour ici joue sur la condensation béquilles et jambes il est handicapé, mais il a ses jambes à la place des béquilles…. L’impression visuelle, d’abord effrayante, laisse vite la place à l’idée que le handicap est d’une autre nature, que la difficulté à maintenir la station débout et à marcher est celle de l’artiste en tant que homo erectus » d’assumer sa position existentielle qui lui permettrait un regard vers l’horizon et une avancée vers l’ noir s’exprime dans le body art, ce qui ne surprend pas puisque cette forme artistique qui fait du corps son œuvre et son médium porte de façon exacerbée la question de la finitude corporelle comme limite. Ainsi M. Journiac propose un Contrat pour un corps en 1972 une transformation post mortem de son squelette en œuvre d’art Vous pariez pour la peinture, votre squelette est laqué blanc. Vous pariez pour l’objet, votre squelette est revêtu de vos vêtements. Vous pariez pour le fait sociologique, l’étalon-or, votre squelette est laqué or. » Les deux conditions du contrat mourir et lui céder son corps Ardenne, 2001. L’artiste transforme votre dépouille en œuvre impérissable. C’est faire un pied de nez à la mort, se consoler avec l’idée d’une certaine forme de pérennité se moque de sa capacité de créer l’humour sceptique42À notre époque dite postmoderne », l’humour devient souvent sceptique. Certains courants en étaient les précurseurs, par exemple le pop art, mais même sous une forme prosaïque d’images publicitaires, d’objets de consommation les plus vulgaires et communs, l’art avait encore son mot à dire. 43Or, l’on voit aujourd’hui apparaître des formes d’art qui semblent crier le désespoir de l’ancien proverbe Nihil novi sub sole. 44L’attitude d’autodérision devient franchement autodépréciative avec Sherrie Levine, simulationniste des années quatre-vingt, qui reflète la perte de foi dans l’art comme moyen de changement de la société. Sa démarche radicale consiste à signer des reproductions de tableaux d’auteurs connus. Sa signature s’accompagne de celle du maître, par exemple S. Levine after Morandi », où after » peut se traduire par d’après » et-ou après ». C’est une forme d’humour désespéré qui exprime un sentiment d’impasse de l’art et du monde postmoderne, un sursaut du moi qui cherche malgré son accablement à représenter l’affect mélancolique qui ne laisse pas de place à l’espoir, au futur. Il n’y aurait plus de création possible, que de la recréation. La référence aux maîtres ne laisse plus d’espace au sujet l’idéal du moi écrase le narcissisme. 45L’humour tire généralement profit d’une souffrance, comme le masochisme à cette différence près qu’il la déjoue sans l’ignorer, il ne l’érotise pas. Mais l’humour sceptique dans l’art postmoderne laisse trop passer l’impuissance, le désespoir, il arrive mal à les contredire. La sidération de l’effet de surprise risque de se figer au lieu de se détendre en un sourire de et art s’expriment dans l’espace de l’illusion, espace de liberté nécessaire à l’équilibre psychique de l’individu comme à celui de la société. En cela, ils aident à soulager la tension entre les deux pôles de l’existence la réalité interne et la réalité externe. 47L’humour offre une solution contre des affects qui pourraient menacer l’intégrité du moi. Il s’agit donc d’un enjeu narcissique. Il n’est pas surprenant que l’humour apparaisse dans l’art à notre époque si hantée par les menaces narcissiques dont elle cherche, par tous les moyens, à se défendre. 48L’humour dans l’art contemporain défie l’angoisse d’anéantissement, les valeurs de la société et ses propres idéaux, jusqu’à s’attaquer – ce qui est plus récent – aux fondements mêmes de son existence. 49Mais l’humour possède la capacité de se reprendre pour sortir de l’impasse tout peut être relativisé, récupéré et mis en perspective symbolique. Comme ce tableau de Ben qui nous servira de conclusion Cela ne sert à rien de vous stresser, respirez, souriez, laissez-vous aller, tout est art. » Hegel « Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception née de l'esprit, de la manifester comme son œuvre propre ; de même que, dans le langage, l'homme Passer au contenu CoursFormation annuelle – L’Essentiel de la CompositionAtelier – La Méthode Losange, déverrouiller l’inspirationAtelier – Développer la Structure d’une Idée MusicaleLes cours particuliersRessourcesUne technique fondamentale pour développer un thème facilementL’outil pour composer facilement avec les harmoniquesLe cycle des quintes interactifLe tonnetz, un outil qu’il FAUT connaîtreDu papier à musique sans marque ni logoLes 100 citations les plus inspirantes pour les compositeursLe guide des modestout ce dont vous avez besoin pour stimuler votre inspirationLes glossaires de la musiqueArticlesParlons musiqueActualitésCitationsThéorie et AnalyseLes modesSolfègePratique et méthodeInspiration et créativitéDevenir compositeur proLogiciels de musique et MAOÀ-proposCe que vous apprendrez ici…Qui est Clément San Martin ?Ecrire article sur ce siteContactAccès MembreInscriptionConnexionMot de passe oublié Quelles sont les limites de l’art ? 🙄 Quelles sont les limites de l’art ? 🙄 Clément San Martin2022-03-16T235944+0200 Articles similaires Lien de chargement de la page . 341 536 593 429 179 50 105 597